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Un dirigeant Kayapo (Brésil) discute de la couverture vidéo de l'évènement avec un vidéaste indien pendant la rencontre d'Altamira. Les peuples autochtones comprennent parfaitement que la maîtrise de cette technologie peut servir leurs intérêts. A l'heure actuelle des Indiens filment la destruction des forêts et communiquent ces documents à la presse et à ceux qui les soutiennent. |
"Le génocide ne consiste pas seulement à tuer les Indiens avec des armes à feu, le génocide c'est aussi l'injustice, c'est collaborer à la réalisation d'un objectif précis, celui de la disparition des Indiens et de leurs cultures… Nous ne pouvons pas mépriser les Indiens, prendre leurs terres, les massacrer, au nom du développement. Absolument pas"
Orlando Villas Bôas Brésil 1971
"Ils ont affronté les chiens, les chaînes, les Winchester, les pistolets mitrailleurs, le napalm, l'arsenic, les vêtements contaminés à la variole, les faux certificats, l'expulsion, la déportation, les routes, les barbelés, les incendies, les pesticides, le bétail, les décrets et le déni de leurs droits"
Darcy Ribeiro, anthropologue et sénateur brésilien 1981
![]() HOPI / Oiseau Soleil |
"Connaître juste assez la nature pour pouvoir en profiter est facile, mais il est difficile d'apprécier tous ses différents visages et de savoir comment ils coexistent. Il est difficile de savoir comment veiller sur eux avec soin, pour le bénéfice de l'humanité. Tout cela est quelque chose que les hommes trop ambitieux ne peuvent comprendre."
Indien Guarani Brésil 1989
"Enfant, je savais donner, j'ai perdu cette grâce en devenant civilisé. Je menais une existence naturelle, alors qu'aujourd'hui je vis de l'artificiel. Le moindre joli caillou avait de la valeur à mes yeux; chaque arbre était un objet de respect. J'admire aujourd'hui, avec l'homme blanc, un paysage peint dont la valeur est estimée en dollars ! C'est ainsi que l'Indien est reconstitué comme des pierres naturelles qui, réduites en poudre, sont reformées en blocs artificiels pour aller construire les murs de la société moderne. Les premiers Américains tempéraient leur fierté d'une singulière humilité. L'arrogance spirituelle était étrangère à leur nature et à leur enseignement. Ils n'ont jamais prétendu que le pouvoir de la parole articulée était une preuve de supériorité sur la création muette; la parole était pour eux un cadeau empoisonné. Ils croient profondément au silence - signe d'une harmonie parfaite. Le silence est l'équilibre absolu du corps, de l'esprit et de l'âme. L'homme qui préserve l'unité de son être reste calme et inébranlable devant les tourments de l'existence - pas une feuille ne bouge sur l'arbre ; aucune ride à la surface de l'étang qui brille - telle est, pour le sage illettré, une attitude idéale pour la conduite de la vie. Si vous lui demandez : " Qu'est-ce que le silence? ", il répondra : " C'est le Grand Mystère ! Le silence sacré est sa voix ! " Si vous lui demandez : " Quels sont les fruits du silence? ", il dira : " La maîtrise de soi, le vrai courage ou la persévérance, la patience, la dignité et le respect. Le silence est la pierre angulaire du caractère".
Indien Chiyesa 1990
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"Oh oui ! Je suis allé à l'école des hommes blancs, j'ai appris à lire leurs livres de classe, les journaux et la bible. Mais j'ai découvert à temps que cela n'était pas suffisant. Les peuples civilisés dépendent beaucoup trop de la page imprimée. Je me tournai vers le livre du Grand Esprit qui est l'ensemble de sa création. Vous pouvez lire une grande partie de ce livre en étudiant la nature. Vous savez, si vous prenez tous vos livres et les étendez sous le soleil en laissant, pendant quelque temps, la pluie, la neige et les insectes accomplir leur œuvre, il n'en restera plus rien. Mais le Grand Esprit nous a fourni la possibilité, à vous et à moi, d'étudier à l'université de la nature les forêts, les rivières, les montagnes, et les animaux dont nous faisons partie."
Tatanga Mani, Indien Stoney 1991
"Le Blanc ne sait rien de tout cela. Ceux qui ne savent que prendre la vie plutôt que de la créer, trouveront tout cela impossible à croire. Il s'est coupé lui-même de la nature, et parce qu'il ne sait pas comment la garder, il a utilisé son savoir pour la détruire. Il n'a aucun respect pour ses propres frères, et fait des lois pour les persécuter et voler leurs terres. Si le Blanc continue à accumuler ses dettes envers la Terre en vivant ainsi, il va entraîner sa propre destruction. C'est inévitable. Dès l'instant où le Blanc a fait son apparition, il a voulu nous prendre notre terre et nous priver de nos lois anciennes, pour nous imposer les siennes. Ses innombrables promesses n'ont jamais rien donné. Il y a quelques années, il nous a promis que la terre de nos pères serait respectée, et que les territoires qui nous avaient été volés nous seraient rendus. Mais cela n'est jamais arrivé."
Indien Hopi Sud Ouest USA 1992
![]() HOPI / Serpent à Plumes |
"Les Blancs ont apporté leur propre façon de penser dans notre communauté. Ils nous ont enseigné des besoins nouveaux qui nous séparent peu à peu de nos traditions et de nos méthodes anciennes pour produire tout ce dont nous avons besoin. Nous réalisons maintenant que notre combat et nos souffrances sont partagés par tous les Indiens. Nous devons retrouver notre terre, afin de pouvoir maintenir nos traditions. Nous nous unissons avec les autres Indiens pour nous battre ensemble, pour notre terre et notre tradition. Nous avons vu que quand les Blancs parlent de "progrès" et d' "intégration", cela veut dire en réalité misère et spoliation. Les Blancs ne nous écoutent pas. Ils ne veulent pas que nous suivions notre propre voie. Rejoindre la société des Blancs, c'est tout perdre, tout ce qui nous appartient. Maintenant, nous voyons cela avec clarté et nous savons que nous devons nous-mêmes prendre en charge notre destin."
Indien Arhuaco Colombie 1996
"Certains d'entre nous ont cru aux fausses promesses et se sont vendus aux politiciens et aux gros propriétaires terriens. Quelques-uns ont même trahi leurs propres frères. Les Blancs n'ont pas respecté notre gouvernement. Nous, de notre côté, avons toujours respecté le gouvernement national et nous exigeons qu'ils respectent le nôtre. Nous devrions être consultés pour l'approbation de toute loi nous concernant. Nous exigeons le droit de choisir nos propres chefs de la manière dont nous l'avons toujours fait. Nous exigeons d'être consultés avant que quiconque soit autorisé à pénétrer sur notre territoire."
Indien Nambikwara Brésil 1999
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"Les Blancs clament aujourd'hui : "Nous avons découvert le Brésil". Nos ancêtres, eux, connaissaient cette terre depuis toujours. "Nous avons découvert cette terre, nous avons des livres, nous sommes donc importants" disent les Blancs. Mais ce sont des mensonges. La seule chose qu'ont faite les Blancs est de voler les terres des peuples des forêts et de les détruire. Je suis issu d'une famille yanomani et je vis dans la forêt où mon peuple vivait quand je suis né et je ne me promène pas en racontant aux Blancs que je l'ai découverte. Je ne dis pas que j'ai découvert cette terre parce que je l'ai vu et que, par conséquent, je la possède. Elle a toujours été là, avant moi ; je ne prétends pas que "j'ai découvert le ciel", je ne dis pas non plus "j'ai découvert les poissons et j'ai découvert les animaux". Ils ont toujours été là, depuis le commencement des temps". Aujourd'hui mon peuple assiste, impuissant, à l'invasion de sa terre, à la destruction de ses forêts, à l'extermination de son gibier. Son cœur est lacéré par cette arme brutale qu'est la civilisation. Pour les Blancs et les soi-disant "civilisés", cela peut apparaître comme du romantisme. Mais pas pour mon peuple, pour qui c'est la vie même".
Davi Yanomani porte parole des Yanomani Brésil 1999
"Les peuples autochtones ont été les premiers habitants du pays. Nous avons une relation longue de plusieurs siècles avec nos territoires et avec l'environnement dans lequel nous vivons.
Pendant des siècles, nous avons géré la nature et ses ressources. C'est grâce à l'aménagement durable pratiqué par la population autochtone que la biodiversité et la nature existent encore aujourd'hui. Si nous avions 'développé' la terre comme l'ont fait les pays occidentaux, nous habiterions maintenant un grand désert aride. L'établissement d'aires protégées était donc nécessaire pour protéger la nature, non pas contre les peuples autochtones qui l'habitent, mais contre la convoitise des entreprises et de la société de consommation qui veulent toujours avoir davantage de produits.
Notre aspiration est donc d'obtenir une plus grande participation sur un pied d'égalité, et d'être tout à fait informés et impliqués dans la prise de décisions, la mise en oeuvre, la supervision et l'évaluation des projets environnementaux. Nous voulons la cogestion des aires protégées, suivie à l'avenir de leur gestion intégrale, fondée sur nos coutumes et traditions.
Nous ne rejetons pas la science et les techniques non autochtones, mais nous avons développé au cours des siècles des méthodes qui doivent être la base de la gestion de la réserve naturelle et du reste de nos terres.
La protection de l'environnement et la gestion des aires protégées doivent intégrer l'environnement, le développement, et la reconnaissance et le respect des droits des peuples autochtones, y compris nos droits de propriété sur nos terres, territoires et ressources traditionnels, et nos systèmes de connaissance.
Nous voulons recevoir le soutien des donateurs et des organisations environnementales directement, et non par le biais d'autres agences qui gardent ces ressources pour leur propre bénéfice et qui ne sont pas transparentes. Nous, les peuples autochtones, nous voulons bien coopérer sur la base de l'égalité et du respect mutuel. Nous demandons que les autres en fassent autant."
Ricardo Pané, chef de Galibi, Surinam 2004
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