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LE PEUPLE HUICHOL




Ceux qui vinrent au Mexique en quête d'or et d'âmes à sauver laissèrent de côté un certain nombre d'indigènes qui se retirèrent au plus profond de leurs vallées montagneuses. Aux confluents des états de Jalisco, Nayarit, Durango et Zacatecas, les indiens HUICHOLS ont refusé tout au long des siècles de s'assimiler à la culture mexicaine…











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La population Huichole qui se dénomme dans sa langue "Wirarika", ce qui signifie "devins", "guérisseurs" ou "initiés", est répartie en cinq communautés : Santa Catarina Cuexcomatitlan, San Andrés Cohamiata, San Sebastian Tepona-Huaxtlan, Tuxpan de Bolanos et Guadalupe Ocotan. Les Huichols, au nombre estimé de 25000 à 30000 personnes, vivent pour la plupart selon leurs traditions ancestrales. Grâce à la poursuite de rites millénaires, ils tentent de conserver leur foi chamanique, un gouvernement théocratique et une agriculture d'autosubsistance aujourd'hui menacée.




L'origine des Huichols, l'une des 57 ethnies indigènes actuelles du Mexique, est controversée. Pour les uns, ils viendraient de la côte pacifique, au même titre que les Aztèques, les Tépehuanes, les Coras, et les Trahumaras, confirmant ainsi leur appartenance au groupe Uto-Aztèque. Pour les autres, ils seraient originaires des plateaux semi-désertique de San Louis de Potosi. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu combinaison de plusieurs cultures : précolombiennes, celles des civilisations de la côte, et celles des tribus Chichimèques venant du Nord. On pourrait alors parler d'un groupe Uto-Aztèque-Chichimèque.




A la suite de la conquête espagnole, l'ethnie s'est repliée au cœur d'une région montagneuse au relief très accidenté : chaînes de montagnes escarpées, profonds canyons et rivières infranchissables durant la longue saison des pluies. Le caractère inhospitalier de ce territoire a toujours maintenu les communications difficiles et dangereuses, contribuant à les protéger, avant que des routes ne voient depuis peu le jour.




Le Huichol traditionnel est un individualiste farouche, qui ne s'intéresse pas à l'accumulation des biens, mais est en quête d'un contact direct avec le monde surnaturel et sa libération spirituelle. Au contraire de l'homme moderne, les Huichols valorisent la vie dans ses aspects transcendants et immanents. Comme tant d'Indiens américains, les Huichols voient les phénomènes naturels comme l'incessante transformation de principes innés, l'homme y compris. La vie se compose des esprits, de la nature et des hommes; ils forment un tout soudé et interdépendant, conception holistique mêlée de mysticisme depuis l'éternité. La religion étant intimement liée à la vie elle-même, dans de nombreuses cultures il n'existe aucun terme pour la désigner.







Dans une telle vue des choses, toutes les énergies de la biosphère, à tous les plans de la manifestation, sont capables de transformations et de métamorphoses. Beaucoup de peuples ont la conviction que les esprits s'infiltrent dans la matière et l'animent. Aussi, les premiers anthropologues les appelèrent-ils animistes. L'animisme est une conception générale du monde qui attribue une âme aux animaux, aux végétaux, aux éléments (une rivière, un rocher…) aux phénomènes naturels (la pluie, la tempête, l'éclair...), à tout ce qui compose l'univers. La nature dans son acception la plus large est considérée comme le refuge des esprits.




Le Huichol et la Religion. Une caractéristique singulière de ce groupe ethnique établit dans la Sierra avant l'arrivée des Aztèques dans la vallée de Mexico, est son refus d'accepter le syncrétisme de sa culture traditionnelle avec les éléments divers de la religion catholique, que d'autres indiens ont assimilée, du moins nominalement.




Tout un ensemble de facteurs a empêché la nouvelle religion de prendre pied chez les Huichols dans la Sierra Madré occidentale, même après la conquête officielle en 1722 de la terre cora-huichol, deux siècles après la conquête du Mexique : l'hostilité du relief ; l'absence à l'époque de voies de communication exceptés les précaires sentiers indiens ; l'absence d'incitation économique à la colonisation intensive ; le refus entêté, de la part des Indiens, d'abandonner leur formule caractéristique d'habitat familial dispersé et indépendant (en ranchos, ou rancherias), en faveur de plus vastes regroupements; le petit nombre et l'isolement physique et social des missions établies dans la sierra en 1722.




Tout ceci n'a pas empêché l'idéologie chrétienne et européenne de laisser des empreintes dans la vie huichole. Le cycle cérémoniel a subi l'influence des rites religieux non indiens importés après 1722. Ainsi, comme partout dans les campagnes mexicaines, des fêtes catholiques comme Noël ou la semaine sainte jouent un rôle important dans le déroulement du calendrier rituel. Cependant, ce qui distingue les Huichols des autres groupes indiens, c'est que les rites et les mythes pagano-chrétiens non seulement n'ont pas supplanté les pratiques précolombiennes, mais les ont enrichies sans les modifier en quoi que ce soit de fondamental. Les Mayas des hautes terres, pour exemple, apprirent au moins - au début de la période coloniale - à affubler de noms du panthéon chrétien beaucoup de leurs anciens dieux, ou à conférer aux figures chrétiennes les attributs et les pouvoirs des dieux mayas. De leur côté, les antiques dieux huichols continuent à former leur propre système clos, tandis que les rites traditionnels, particulièrement les rites du peyotl et les rites agraires de fertilité, demeurent largement intacts, sans avoir été altérés ou supprimés par l'influence missionnaire.








Wixarika - Una Realtà Separata - Parte 1/4







Wixarika - Una Realtà Separata - Parte 2/4







Wixarika - Una Realtà Separata - Parte 3/4







Wixarika - Una Realtà Separata - Parte 4/4







POUR ALLER PLUS LOIN :





" Les derniers adorateurs
du peyotl"
de Marino BENZI
Editions Gallimard, 1972

"Le chaman et son chant"
de Denis LEMAISTRE
Collection Recherches - Amériques latines
Editions L'Harmattan, 2003








Huichols et Pesticides

Au Mexique. Les Indiens Huichols travaillent dans les champs de tabac où ils manipulent quotidiennement des pesticides hautement toxiques. Ils en meurent, dans l'indifférence générale. Un documentaire (en fançais) choc primé dans de nombreux festivals.





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