aller en bas de page Accueil


BIODIVERSITE




La biodiversité, néologisme composé de bio (du grec bios, "vie") et de diversité, représente la diversité naturelle des organismes vivants et des écosystèmes : la faune et la flore sauvages, les bactéries, les milieux mais aussi les races, les gènes et les variétés domestiques (animales et végétales). Elle prend en compte les interactions qui existent à la fois entre les différents organismes précités, et à l'intérieur d'un même groupe.









La biodiversité vue par l'homme


La nature par sa biodiversité offre aux hommes des services et bénéfices dits "écosysthémiques" à tous les niveaux de l'existence. On peut classer ces services, qui profitent aux sociétés humaines, en quatre grandes catégories :


-Les services d'approvisionnement sont les produits tangibles tirés des écosystèmes, comme la nourriture, les combustibles, ou les matériaux.

-Les services de régulation sont les avantages intangibles assurés par le bon fonctionnement des écosystèmes, comme la régulation du climat, la régulation des inondations ou la pollinisation.

-Les services culturels représentent les apports non-matériels de la biodiversité, obtenus à travers la relation qu'entretient l'Homme avec la Nature. Proche du concept d'aménité, ces services renvoient aux aspects esthétiques, spirituels, récréatifs, éducatifs qu'apporte la nature ou encore la source d'inspiration qu'elle représente pour les sociétés humaines.

-Les services de soutien sont ceux nécessaires à la production de tous les autres services, assurant le bon fonctionnement de la biosphère. Leurs effets touchent indirectement les êtres humains et sont perceptibles sur le long terme. Ces services comprennent par exemple les grands cycles biogéochimiques (de l'eau, du carbone…) ou la production primaire.





Pourquoi la biodiversité est-elle en danger ?


Depuis son apparition sur Terre, l'Homme a eu un impact croissant sur l'environnement jusqu'à en devenir le principal facteur de changement à partir du XIXème siècle avec la révolution industrielle.

Le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 a permis une prise de conscience internationale établissant à quel point la biodiversité se trouve menacée par les activités humaines. La manifestation la plus évidente est la disparition de nombreuses espèces d'année en année, à un rythme sans précédent.






Cinq menaces majeures pesant sur la biodiversité ont été identifiées :

- la conversion des habitats : la fragmentation et la destruction des milieux naturels liées, en particulier, à l'urbanisation croissante et à l'expansion des terres agricoles ;

- la surexploitation d'espèces sauvages = surpêche, déforestation, braconnage… ;

- les espèces étrangères invasives = l'introduction d'espèces exotiques envahissantes animales et végétales (ragondin, vison d'Amérique, renouée du Japon …) ;

- les pollutions : d'origine industrielle, agricole… ;

- le changement climatique : il a un effet direct ou indirect sur la biodiversité.


La perte de biodiversité provoque des déséquilibres qui remettent en cause les bénéfices écosysthémiques et représentent à terme un danger pour nos sociétés et la vie même sur Terre. Les pays du Sud recensent 80% des ressources naturelles mondiales, attisant la convoitise des sociétés transnationales. Celles-ci sont prêtes à tout pour se les approprier à coup de brevets et autres titres de propriété intellectuelle.


Depuis le Sommet de la Terre en 1992, la préservation de la biodiversité est un des enjeux essentiels du développement durable. La biodiversité est notamment menacée par l'octroi de brevets sur le vivant et de privatisations illégales remettant en cause les notions de bien commun et de bien collectif… Pour tenter de pallier à ces actes de "Biopiraterie", l'adoption de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) au cours de ce sommet engage les pays signataires (190 à ce jour) à protéger et restaurer la diversité du vivant, et propose un "partage des bénéfices" entre ces firmes, les peuples autochtones et les pays du Sud.










Nagoya 2010 :


Plus de 20 ans après l'entrée en vigueur de cette Convention sur la Diversité Biologique, ce partage est-il réellement " équitable " et " bénéfique " pour les peuples ? Garantit-il la poursuite de l'innovation collective ? La valorisation marchande de la nature permet-elle de protéger la biodiversité ?

Dans les pays du Nord, les réglementations sur les semences ont eu pour effet de réduire la biodiversité agricole et la liberté des paysans. Cette situation vécue au Nord augurerait-elle de ce qui se passera dans le monde entier ces prochaines décennies ? L'industrie semencière peut-elle remplacer le paysan dans son rôle de sélectionneur ? Et qu'en est-il du maintien de la biodiversité animale agricole ?






Il existe divers textes et déclarations pouvant réguler la biopiraterie, mais issus de différentes branches du droit qui répondent à des objectifs très différents et semblent souvent se contredire : droit international, droit des peuples autochtones, droit de la propriété intellectuelle, droit de l'environnement.

Le droit commercial et celui de la propriété intellectuelle cherchent à garantir le libre-échange et l'augmentation des profits. Le droit de l'environnement et le droit des peuples ont quant à eux pour objectif la recherche de solutions durables et éthiques pour la préservation des peuples et de la biodiversité. Or ces différentes visées s'opposent dans la pratique : la réponse aux objectifs commerciaux, au sein d'une économie libérale, se réalise bien souvent au détriment des principes de développement durable et de respect des droits des peuples.



2010 a été l'année internationale de la biodiversité, conclue par la Conférence de Nagoya sur la biodiversité qui a reconnu l'échec de l'objectif international qui était de stopper la régression de la biodiversité avant 2010, et proposé de nouveaux objectifs, rédigés dans le Protocole de Nagoya.

Un accord, composé de trois principaux textes, à savoir le plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020, le protocole ABS (Access and Benefits Sharing) et les " mécanismes financiers ", fait renaître l'espoir dans notre capacité à faire face solidairement aux principaux enjeux du XXIe siècle.


Nagoya-logo


Le plan stratégique de la Convention sur la diversité biologique, inclut en effet 20 objectifs principaux, appelé "Objectifs d'Aïchi":

http://fr.wikipedia.org/wiki/Objectif_d%27Aichi

Ces objectifs sont organisés en vertu de cinq buts stratégiques. Il constitue un cadre général non seulement pour les politiques de préservation de la biodiversité, mais aussi pour l'ensemble des politiques sectorielles qu'a développé le système des Nations unies. Non juridiquement contraignant, il repose sur l'engagement des parties à transposer ce cadre international général en stratégie et plan d'action nationaux pour la biodiversité.


Autre point clé, l'adoption d'un protocole contraignant, appelé "Protocole de Nagoya", sur l'accès et le partage des avantages tirés des ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés. Cet acte majeur dans la lutte contre la biopiraterie - même si le texte est marqué par la difficile négociation et la recherche du consensus - doit être salué. Sont enfin actées, après huit ans de négociations, l'obligation d'obtenir le consentement préalable donné en connaissance de cause de l'Etat fournisseur, l'obligation de partager les avantages (matériels et non matériels) issus de l'utilisation des ressources et des savoirs accédés et la mise en œuvre d'un système de traçabilité des ressources une fois le pays fournisseur quitté. L'application stricte de ces principes devrait permettre de rétablir l'équilibre des relations entre les pays du Sud riches en biodiversité et les pays industrialisés qui l'utilise.






POUR ALLER PLUS LOIN


Reconnaissance et Protection des Savoirs traditionnels, par Thomas Burelli / 2009


Intervention du Collectif Biopiraterie au Parlement Européen le 19 mars 2013


http://www.semonslabiodiversite.com/

Campagne (s) pour une loi de reconnaissance positive des droits des agriculteurs par la libération des semences paysannes et fermières.


semons-la-biodiversite





retour en haut de page Accueil