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LAS ABEJAS





"Las Abejas" est une organisation civile tzotzile et chrétienne, autonome, indépendante de tout parti politique, qui regroupe plusieurs communautés indiennes de la région de Chenalhó, Chiapas. Elle s'est constituée en réaction aux injustices subies par les indigènes, dans cet Etat où les inégalités sont les plus flagrantes et qui est paradoxalement l'un des plus riches du Mexique en ressources naturelles.


Logo de la Société Civile Las Abejas

Logo de la société civile Las Abejas

Las Abejas lutte, toujours par des moyens pacifistes, pour le respect des droits fondamentaux des indigènes et contre la précarité extrème qui les touche à tous niveaux : santé, éducation, emploi, justice. Cette organisation est régie selon les règles de la vie communautaire. Chaque assemblée communale désigne ceux qui participeront aux assemblées générales de l'association. Ce sont ces assemblées qui décident des orientations et des projets et qui nomment les autorités et responsables des activités prévues. Tous travaillent au développement de la paix intra et inter-communautaire. Leur foi en la force de l'esprit est telle qu'ils ont toujours refusé de prendre les armes, c'est ce qui les distingue des zapatistes dont ils sont très proches par les idées. Leur libre détermination et leur autonomie sont réelles; ils suivent le chemin qu'ils se sont tracé, si bien que leur relation avec les autres n'est jamais faite de compromissions.




Les origines du mouvement

L'histoire de "Las Abejas" a commencé en 1992, dans la communauté de Tzajalchen, municipalité de Chenalhó, lorsqu'un conflit de terres opposa les membres d'une même famille. La communauté tenta dans un premier temps de faire la médiation entre les parties opposées, afin de trouver une résolution pacifique au conflit. Mais 5 hommes furent injustement emprisonnés par les autorités représentantes du gouvernement. La communauté de Tzajalchen commença alors à s'organiser dans le but de dénoncer cette injustice, notamment par des marches pacifistes. C'est à partir de là que ce groupe décida de se donner le nom de " Las Abejas "_ Les Abeilles_ parce qu'ils étaient une multitude et qu'ils voulaient construire leur organisation comme les abeilles construisent leur ruche, une organisation où tous travaillent en collectif.



Locaux de la Société Civile à Acteal

Locaux de la Société Civile à Acteal

Salle principale de réunion et de formation, près de la Chapelle

Salle principale de réunion et de formation, près de la Chapelle




Le mouvement aujourd'hui

Forte de son premier succès en 1993_ avec les libération des 5 hommes injustement condamnés_ " las Abejas " a développé son organisation et est désormais présente dans 25 communautés de Chenalhó , avec plus de 4000 membres. Aujourd'hui, l'autorité la plus haute de la société civile Las Abejas est la MESA DIRECTIVA, la "Table dirigeante". Elle est constituée de membres élus : président, vice président, secrétaire, trésorier, suppléant, sous suppléant. Elle est également constituée d'autres organisations ou groupes de travail qu'elle a renforcé dans la région : comités de santé (voir l'association OSECAPIACH avec le projet "La santé aux mains du peuple"), de droits humains, d'alternative pour la commercialisation et le stockage du café, des groupes de femmes et des groupes musicaux, d'artisanat... Ces groupes ont leur fonctionnement propre mais travaillent en coordination avec la table dirigeante. Les membres de "Las Abejas" se maintiennent en résistance civile : ils ne payent pas l'électricité, ni l'impôt foncier, et ont décidé de ne recevoir aucun appui de la part du gouvernement tant que les Accords de San Andrés ne seront pas respectés et qu'il n'y aura pas une paix avec justice et dignité au Chiapas : "nous n'obéissons pas non plus aux gouvernements de l'état et des municipalités officielles parce que nous ne les avons pas élus et qu'ils ne rendent pas la justice". Ainsi " Las Abejas " a entamé une campagne pour dénoncer l'impunité juridique dont bénéficient les responsables du massacre d'Acteal (45 hommes, femmes et enfants, appartenant à Las Abejas, massacrés par les paramilitaires dans une église le 22 décembre 1997) alors que des indigènes innocents se trouvent inculpés.



Atelier dans la nouvelle chapelle

Atelier dans la nouvelle chapelle - photo OSECAPIACH

Réunion des femmes sur le parvis du sanctuaire

Réunion des femmes sur le parvis du sanctuaire




Las Abejas et les zapatistes :

Les membres de "Las Abejas" ont pris part aux Ceinturons de Paix (protection désarmée offerte par des civils) lors des négociations entre le gouvernement et l'EZLN, mais le mouvement n'est pas pour autant devenu zapatiste . "Nous sommes le tampon entre le gouvernement et les zapatistes..., si ce tampon se rompt, il est plus facile pour le gouvernement d'attaquer nos frères zapatistes". "Las Abejas" a décidé de ne pas prendre parti, de rester un mouvement civil et de travailler à promouvoir la paix : "De la même façon que notre corps a deux yeux, deux mains et deux jambes, la société doit avoir ses deux jambes. L'EZLN en est une et nous comme civils, sommes l'autre. Nous ne sommes pas de l'EZLN parce que nous ne répondons pas à ses ordres. Nous devons continuer la lutte pacifiquement et non pas avec les armes". Les zapatistes respectent le chemin emprunté par "Las Abejas" parce que pour eux, "la participation de la société civile est très importante". "Las Abejas" et l'EZLN se rejoignent sur les buts mais non sur les moyens en un front commun pour la libération, le FZLN ou Front Zapatiste de Libération Nationale.


LE BLOG DE LAS ABEJAS : http://acteal.blogspot.com/


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